jeudi 30 juillet 2009

DRIDI Karim - Bye-bye - film Fr


2 commentaires:

mpirenireny ela a dit…

RÉSUMÉ DU FILM
Comédie dramatique - Comment Ismaël va vaincre sa culpabilité, survenue à la suite d'un drame familial qui provoqua le départ de ses parents pour le bled, et sauver son frère Mouloud, douze ans, qui lui refuse de rentrer au pays et fréquente de dangereux dealers à Marseille.
---------------------

-------------------
FICHE DÉTAILLÉE

Sortie : 01/01/1995

Genre : Comédie dramatique / français / 1h45min

Intervenants
Interprète Sami Bouajila
Interprète Nozha Khouadra
Interprète Philippe Ambrosini
Interprète Ouassini Embarek
Réalisateur/Metteur en Scène Karim Dridi

mpirenireny ela a dit…

Une vieille 2 CV jaune citron brinquebale dans le vacarme de l'autoroute, et c'est déjà Marseille. Pas le Marseille désolé des HLM des quartiers nord, mais les ruelles populeu- ses du Panier qui surplombent le Vieux-Port. Voilà, c'est là, dit Ismaël à Mouloud, son petit frère. Là que monte, dans la chaleur de l'été, la rumeur de la rue : rires des enfants sous les porches, roucoulades de Farid el Atrache ou Lili Boniche, cris d'une famille expulsée. Là qu'Ismaël et Mouloud font halte, dans l'ap-partement de leur oncle, aussitôt happés par la famille, pris dans le tourbillon des chamailleries, embrassades et coups de gueule. Là que va se jouer... Si peu de chose ! Mais rien que l'essentiel. Une tranche de vie, comme on dit. Avec beaucoup d'humour et d'amour. Et de la haine, tout de même ? A peine. Pourtant, Ismaël et Mouloud sont... quoi, ils sont quoi ? « Ne m'appelle pas Beur, car ce mot m'écoeure », rappe le petit Mouloud, sur une chanson qu'il a ironiquement intitulée Beur pourri. « Il se trouve, déclare Karim Dridi, que ces personnages sont des Français d'origine ma- ghrébine. » C'est exactement cela : il se trouve. Et il se trouve aussi qu'avec ce deuxième film Karim Dridi (Pigalle) balaie les clichés actuels sur l'immigration. Réfutant le pessimisme de rigueur, Bye-Bye est une réplique insolente à tous ces films dits « de banlieue », hantés par la fatalité du ghetto. Marseille, donc. Avant guerre, quand un ci-néaste nous emmenait dans un port, c'était pour y voir mourir Gabin. On y attendait en vain un cargo qui partait sans lui. A la manière dont Karim Dridi filme Marseille, on le devine nourri de ce réalisme poétique, mais sans la noirceur. Bye-Bye, ce n'est pas un adieu. Les grands bateaux passent et repassent, traversent l'écran plutôt qu'ils ne s'éloignent : Marseille, aujourd'hui, on y vit. On y revit, même. Pour Ismaël et Mouloud, cette ville, au départ, est une étape sur une trajectoire qui va d'un Paris effacé à un bled improbable. Ismaël rejette un passé qui le hante ­ la mort d'un frère, dont il s'estime coupable ­, Mouloud redoute l'avenir qu'on lui promet de l'autre côté de la Méditerranée. Et voilà que ce qui devait n'être pour eux qu'une halte, un entre-deux, devient un temps indéfini, dans une ville aux contours incertains : le temps et l'espace qu'il faut à ce film pour nous dire, l'air de rien, deux ou trois choses essentielles. Pas besoin d'être fin psychologue pour deviner que Karim Dridi est le cinéaste de tous les tiraillements : ici et là-bas, famille et voisinage, douceur et violence, réalisme et poésie. Tiraillements assumés ­ plutôt que contradictions exacerbées ­, qui nourrissent son histoire et ses personnages, et dessinent les contours d'un cinéma à l'image de la ville : métissé. «