Nouvelle mouture,
Un air de famille relie leurs deux démarches. Celle de l'écrivain Michel Schneider, abordant Gould ou Marilyn par le biais du roman, et celle du réalisateur Patrick Jeudy, dont les documentaires sur Jackie Kennedy, Grace Kelly ou Robert Capa se nourrissent de fibres romanesques. En adaptant l'ouvrage à succès du premier, construit autour de l'analyse freudienne suivie par Marilyn Monroe de janvier 1960 à sa mort, le second a tiré avantage de la vision subtile, intense et très documentée que Schneider y livre d'une femme devenue icône et prise au piège de ses blessures d'enfance.
Ce faisant, Patrick Jeudy se défait de quelques-uns de ses travers habituels (écriture emphatique et sentimentalité de midinette) pour nous donner à partager son amour et celui de Michel Schneider pour Marilyn, dont films et photos (1) brillamment exploités célèbrent la beauté désarmante, capable de « vous donner la mort ou, d'un sourire, de vous briser le coeur ». Demeure le style de Patrick Jeudy, sophistiqué jusqu'à la kitscherie. Mais pour peu qu'on se laisse porter par cette évocation interrogative, par cette enquête sans résolution, on trouvera son compte dans ce documentaire réellement inspiré. En dépit de tout, Marilyn dernières séances émeut.
(1) A commencer par celles de Milton Greene, à partir desquelles Patrick Jeudy a réalisé en 2002 pour Arte Marilyn malgré elle.
Le DVD de Marilyn, dernières séances paraît le 5 août chez France Télévisions Distribution.
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